La partie musée se trouve dans la deuxième salle. Plusieurs vitrines exposent diverses dentelles étrangères et du matériel dentellier. Sur le "Cavalot", chevalet en bois, sont sculptés la rosace classique, le monogramme du Christ et traditionnellement l'année de sa fabrication et le nom de sa première propriétaire. Il existe un costume typique de dentellière de Cogne, mais seul le col et les manches du chemisier étaient ornés de dentelle, il n'y a pas de coiffe mais un fichu.

	Détail	Un col

Je n'ai pas résisté à prendre place devant un carreau et faire cliqueter les fuseaux ronds. Seul le fil de lin est utilisé. Le travail est retenu par des épingles à la tête multicolore. Le carreau est circulaire : une fine planche courbée en bois souple, rembourrée avec de la paille et de la laine et recouverte d'un tissu à carreaux servant à marquer la direction de la lisière ... et oui, il n'y a pas de piquage, les points utilisés sont donc simples : du "torchon" avec point de toile, des motifs à grains d'orge, des araignées appelées petites étoiles, ainsi que les fonds à la rose ou points à trous doubles (en patois "borna camanda").

Mais je rendis bien vite la place à la propriétaire du joli métier : Anna Rosset. Anna m'a raconté que le travail artisanal avait disparu à l'époque de la première guerre mondiale et repris aux cours des années 20. Une série d'initiatives promotionnelles ont ensuite été organisées avec l'appui de l'administration régionale. C'est ainsi que Cogne compta jusqu'à 130 dentellières réunies dans une coopérative. La production annuelle était alors de 3000 mètres de dentelle. Cette dentelle était réputée pour son exceptionnelle solidité. Maintenant, il n'y a plus que 60 dentellières. Les jeunes sont de moins en moins intéressés par cet art .... Dommage !

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